⇝ altaïr,, dream big.

01 | bilingue depuis sa plus tender enfance, altaïr aime parler en anglais et jurer en coréen. il pense que ça donne un certain style. ça lui permet aussi de jouer au touriste quand il n'a pas envie de se prendre trop la tête.

02 | amoureux de tout, de tout le monde.  trop facile de s'éprendre d'une personne quand la surface est si belle, promet tant de choses. altaïr tombe facilement, une fois, deux fois, trois fois de rang. on lui dit que ce n'est pas possible, et lui dit que si. alors on le quitte et ça recommence. les maux ne disparaissent jamais vraiment.

03 | sensibilité aux odeurs, les parfums sont sans doute ce qui l'interpelle le plus. altaïr prête une grande attention aux fragrances de chaque rencontre qu'il fait, se souvient davantage de l'odeur de leur shampooing que de leur prénom.  

04 | danseur à ses heures perdues. caché là, sur le toit d'un bâtiment, au dernier étage d'une maison abandonnée, les mélodies emportent sa silhouette aux pieds nus. maladresse permise, celle de tomber, de s'autoriser à ne pas se relever. peu de personne l'ont déjà surpris ainsi, emmuré de toute sa faiblesse.

05 | voyageur davantage dans ses rêves qu'en réalité. altaïr a pourtant connu la corée du sud, un morceau de l'australie, et depuis quelques années un bout de l'amérique. il est encore jeune, ses études lui permettront d'aller ailleurs. de partir et de se sentir un peu plus libre. cela n'empêche pas le garçon de prendre un sac sur le dos et de fermer les yeux pour marcher, marcher, marcher.

06 | sourire aux lèvres, toujours une anecdote amusante à raconter. tout détourner à la plaisanterie pour que ça cause moins de dommage. malheureusement, ce n'est pas tout le temps possible. les vieux démons reprennent leur place et le coeur d'altaïr s'enferme, se rétracte. il aimerait que personne ne le voit.

07 | la nourriture est son pêché mignon autant que son pire cauchemar. troubles qui sévissent, tantôt altaïr est capable de manger des dizaines de plats, tantôt la seule odeur d'une préparation le fait vomir. difficulté à trouver le juste milieu, traitement qu'il oublie que trop souvent de prendre pour décider lui-même qu'il va bien. qu'il est comme tout le monde.

08 | piercing à la langue quand le reste du corps en est totalement dépourvu. pari idiot fait lors d'une soirée un peu trop arrosée, la langue a ensuite enflé des jours durant accentuant le malaise des aliments. malgré tout, altaïr aime bien ce bijou discret avec lequel il s'amuse en le coinçant entre ses dents, en le faisant rouler à l'intérieur de ses joues.

09 | cadet de la famille, son entente avec sa famille en règle générale est loin d'être aisée. marcher sur des oeufs, ne pas parler des sujets qui fâchent... altaïr ne leur plus aussi souvent visite, a choisi de prendre du recul. il écrit sur les réseaux sociaux à son aîné, appelle parfois le benjamin avec lequel il s'entend le mieux. on ne le lui a pas dit en face, mais il l'a déjà entendu : le vilain petit canard, c'est lui.

10 | le sport est un bon moyen pour altaïr de dépenser son énergie. en plus de la danse, il pratique la boxe en salle depuis un peu plus de deux ans. il fait aussi du skateboard pour le plaisir, ne refuse jamais une partie de football. pour lui, le sport est une langue universelle, à travers laquelle il peut s'exprimer et rencontrer d'autres personnes.

feel the v.i.b.e.s.
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clameur du passé qui, lorsque les membres se délient, assiègent le cœur, assènent l’âme. les jambes sont fragiles, les pieds pourtant ancrés dans ce sol poussiéreux, à des centaines de mètres de la ville. les paupières closes, altaïr n’est pas effrayé à l’idée de tomber. à l’inverse, le sentiment le submerge et lui permet, au contraire, de n’être qu’encore plus prudent. il sait que le danger est là, tout près. après tout, il l’a toujours été. alors sa silhouette s’évertue à progresser, s’étirer vers les cieux à peine étoilés. il ne fait pas vraiment froid, ni chaud non plus. les cheveux clairs de l’enfant venu d’ici et d’ailleurs paraissent souples et légers – beaucoup plus que les sentiments qui l’animent en ces quelques instants. personne ne vient le chercher, il est seul. peut-être qu’à l’intérieur de son sac, son téléphone sonne ; et alors ? il a quitté le travail depuis plus d’une heure, n’a de compte à rendre qu’à lui-même. demain il somnolera peut-être un peu sur le bureau de l’amphithéâtre. et tant pis. ça ira. ça va toujours, n’est-ce pas, al ? timide sourire qui s’étire sur ses lèvres d’ordinaires si promptes à communiquer avec les autres, à les faire rire, à raconter toutes ses histoires. celles qui sont les plus belles, il en va de soi. il n’ira pas avouer ses peines quand ses parents parlent de lui, n’ira pas déclarer qu’il tombe trop facilement amoureux et qu’il n’arrive pas à se contrôler, n’ira pas non plus dire qu’il est malade, à cause de la nourriture. c’est bien plus aisé de jouer la carte du gamin comique. ça fonctionne, pourquoi s’arrêter ? al a ouvert les prunelles parce qu’il vient de trébucher. il s’allonge par terre, le dos contre le bitume abandonné. à son image. la notion du temps se perd, s’étend. il est bien là, le cœur encore un peu battant. il se sent vivant. parfois il s’intéresse, altaïr. il se demande s’il ne ferait pas mieux de repartir en corée. il pourrait y poursuivre ses études. ou ailleurs. dix années à fouler le sol de brevik, dix années à entendre qu’on ne l’a pas élevé comme ça. comme quoi ? le long de son corps, ses mains se referment en deux poings. rage, colère, déception ; anxiété. ils n’ont de cesse de nier. il paraît qu’il se la crée. ah bon ? al pense qu’il n’est vraiment pas doué. ni en amour, ni dans la vie. mais ça ne fait rien. il danse et il fait rire, c’est déjà ça.

— hey, tu sais pas ce que j’ai vu l’autre fois ? un gamin. un gamin perché sur un toit.
— al, qu’est-ce que tu racontes encore ?
— arrête, j’déconne pas, j’te jure. je l'ai vraiment vu.
— il foutait quoi là-haut, le gosse ?
— j’en sais rien. j’ai essayé de l’atteindre, lui demander, mais il s’est enfui.
— vrai ?
— vrai, j’mens pas, tu le sais.
— sérieusement... les parents devraient mieux les surveiller. allez, viens manger un bout... et arrête de piquer dans ce frigo !