Nate ☼ And Moana came back

And Moana came back @nate o'reilly

Samedi 18 juin, 18h28 ◄ ♫ It doesn't really matter if I'm happy or sad ♫ Fay pianote rapidement sur son ordinateur. Posée sur la table de la salle à manger, elle écoute d'une oreille distraite l'album qu'elle a lancé sur la chaîne hifi. Encore un album de musique triste, nostalgique. Fay aime appuyer où ça fait mal, elle n'a que trop peu l'occasion d'être vraiment triste qu'elle profite des quelques instants où elle doit travailler pour extérioriser ses humeurs. Natanael est sorti jouer avec ses copains de l'école, il ne devrait être rentré que dans une heure, le temps de finir de mettre à jour sa compta. Parfois, elle entonne en chœur les paroles d'une chanson, bien trop souvent écoutée. Elle saisit le verre de vin posée à côté de l'écran de son ordinateur et en boit une gorgée. Ce fut une journée plutôt tranquille - pour une fois. Cours de guitare de Nate le matin, déjeuner avec les grand-parents à midi, puis après-midi au Mid-Sommerfest pour profiter des festivités avant qu'il ne rejoigne ses copains. Fay en avait profité pour se détendre dans un bain et enfiler une tenue décontractée. Jogging, chemise large (appartenant à André) agrémentés de chaussettes. Un accoutrement qui envoie comme message que ce soir Fay Ostberg n'avait pas de plan... Son seul date était les comptes de la boutique. « But don't pick on me with your sympathy... I don't, I don't need you to love me...  Listen to the people who say.. Lalalalaaaa, lalalaaaaa... » Une sonnerie retentit dans la cuisine. Les petits fours sont chauds et prêts à être servis pour son apéro solo. Fay abandonne son tableau Excel et trottine jusqu'aux fourneaux son verre de vin vide à la main. D'un bras habile, elle extrait le plat du four et éteint l'appareil. Le temps de se resservir un verre, elle repart chargée pour continuer à jongler avec les chiffres. Pas le temps d'atteindre la salle que quelqu'un toque à la porte. Les deux mains prises, bien embêtée derrière la porte d'entrée, Fay continue sa route pour déposer son chargement. L'occasion pour jeter un œil par la fenêtre pour savoir qui venait de frapper. Un visage inconnu, ou du moins, peu connu par la blonde. Elle trottina de nouveau pour rejoigne l'entrée et ouvrir la porte. « Bonjour ? Je peux vous aider ? »

Musique ambiance:

and moana came back @fay ostberg

Quelle journée. Mais quelle journée ! Nate avait cru développer un problème de vue lorsqu’il découvrit deux chats identiques postés devant lui, à attendre des caresses ou des croquettes. Deux chats identiques, oui. Deux boules de poils grises, qui se ressemblaient comme deux gouttes d’eau. Mais alors, lequel était Wheezy ? Et qui était l’imposteur ? D’où venait-il ? Etait-ce lui dont sa fille Joyce s’était occupé ces derniers jours après sa disparition ? Qu’avait fait l’autre pendant tout ce temps ? Mais, vraiment, d’où venait-il ? Nate préféra couper court à ses tergiversations, de peur de finir avec une migraine totalement inutile. Après tout, les deux chats étaient là, et il fallait faire avec. Première étape : déterminer lequel était Wheezy, qui était la copie, d’où il venait, pour ensuite mener à bien la deuxième étape. S’en débarrasser rapidement et éviter que Joyce comprenne qu’elle s’était peut-être occupée d’un autre chat alors que son animal préféré traînait dans la rue.

Au bout d’un court moment, le professeur eut l’idée d’aller chez un vétérinaire pour faire vérifier les puces. Ainsi, il n’y aurait plus aucun doute. Un rendez-vous très rapide. Un scan. Deux scans. Chats identifiés. En effet, Wheezy semblait être celui qui avait traîné le plus dehors, avec son poil plus sale. Misère. Retour à la maison. Le vrai Wheezy se trouva enfermé dans la maison, le temps que la livraison de l’autre soit effectuée, histoire d’être certain qu’il ne s’éclipse pas de nouveau. Quelle prise de tête. Comme s’il n’avait que ça à faire de sa journée ! Direction la maison voisine. Cage dans la main. Coups à la porte. Ouverture.

La fleuriste, tiens. Cela faisait un bon bout de temps qu’il n’était pas allé dans sa boutique, puisqu’il n’avait plus de raison d’acheter des fleurs. Il avait aussi l’impression de l’avoir croisée ailleurs, mais où ? Oh, sans doute dans le quartier. « Bonjour. J’espère que je ne vous dérange pas. » Léger sourire pour mieux faire passer son intrusion. Et si c’était le cas, qu’il la dérangeait, eh bien, tant pis. Tant qu’il se débarrassait du chat, tout allait pour le mieux. « Le vétérinaire m’a dit que ce chat était à vous. » Qu’il enchaîna en soulevant la cage, pour que le regard de la jeune femme s’y pose.

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Samedi 18 juin, 18h34 ◄ ♫ In silence, we float as I.. Look at the back of your heeeeaaaad... Your heeeaaad... Like two lovers on an unmade bed ♫ Déranger Fay ? Elle n'a jamais considéré une seule fois avoir été dérangée. Comme si elle avait intériorisé qu'elle devait toujours se rendre disponible, toujours faire en sorte de pouvoir aider l'autre. « Non, non vous ne me dérangez pas », répondit-elle dans un sourire chaleureux. Son cerveau allait à mille à l'heure pour essayer de retrouver le prénom ou nom de ce mystérieux visiteur. Cheveux brun, mine grave, un peu fermé. Il était fort possible qu'il soit passé à sa boutique mais ses expressions du visage ne lui rappelaient rien. Fay croise plutôt des personnes enjouées, qui souhaitent faire un cadeau à un.e proche. Plus rarement des personnes endeuillées, mais cette fois l'expression est plus triste, plus mélancolique. L'homme en face d'elle ne lui donnait pas l'impression de faire partie de ces deux groupes de personnes. « Le vétérinaire m’a dit que ce chat était à vous.  » Il souleva d'un seul mouvement une petite cage en plastique d'où apparu la bouille de Moana. Un petit miaulement déchirant sortie de sa petite bouche, tandis que Fay ouvrit la bouche surprise. Moana ! Mince, le chat lui était complètement sorti de la tête ! « Oh Moana ! » Tout de suite, le sentiment de culpabilité, la blonde n'avait fait attention à la quelconque disparition de son chat. Elle visualisa la pâté servie depuis quelques jours et qui attirait les mouches. Même Natanael avait fait la remarque ! « C'est effectivement mon chat », répondit-elle finalement en levant les yeux de la cage. « C'est possible de la sortir de la cage ? »

Le félin, à présent libéré, finit par se débattre dans les bras de la fleuriste, visiblement ennuyé d'avoir été prisonnier de la cage. Elle lâcha l'animal dans la maison, qui fila à l'étage. « Elle a l'air ravie de me revoir », souffla Fay dans un rire. « Je m'appelle Fay, au fait. Fay Ostberg, je tiens la boutique de fleurs sur la rue principale à Downtown... Et vous êtes.?  » Elle tendit une main amicale, presque professionnelle. La business woman avait repris du service, cette fois-ci en jogging et chaussettes Mickey.

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Pour une personne qui avait perdu son chat depuis quelques jours, cette jeune femme n’avait pas l’air si ravie de le revoir. Ou, du moins, elle ne paraissait pas soulagée de le revoir. Etonnant. A vrai dire, Nate était perturbé par cette réaction qui lui semblait en décalage avec la situation. A moins qu’elle ne soit comme lui, pas si attachée à son animal de compagnie ? Difficile à croire. Peut-être était-il un mauvais observateur ? Ou qu’une information primordiale lui échappait ? Inutile de tergiverser des heures là-dessus. De toute façon, il était temps de rendre sa liberté à la boule de poils qui avait l’air tout aussi ravi de voir sa maîtresse. Eh bien. Comment Nate et Joyce avaient-ils pu croire qu’il s’agissait de leur petit Wheezy ? Son comportement était à mille lieux de celui dont faisait preuve le présent. Une autre erreur de jugement, a priori. A moins que la pâtée O’Reilly soit meilleure ? Bien sûr, bien sûr. « Je vois ça ! » Qu’il renchérit dans un léger rire, comme s’il y était invité…

Nate serra la main qui lui était présentée, tout en apprenant ce qu’il savait déjà : nom, prénom, profession. Et, non, ce n’était pas un stalker effrayant, mais un ancien client assidu qui avait en plus reçu de la part du vétérinaire les informations nécessaires pour contacter le – ou la, en l’occurrence – propriétaire du chat. « Nate O’Reilly, voisin depuis quelques mois et ancien client. » Histoire qu’elle se remette en mémoire le lieu de leur rencontre et qu’elle ne scrute plus son visage en quête de réponses. Même s’il y aurait d’autres questions, avec cette formulation étrange. Ancien client. Comme s’il avait acheté un canapé et n’avait pas besoin d’un deuxième. Bref. « Et professionnel en livraison de chat perdu puis retrouvé apparemment ! » Qu’il lâcha, plus ou moins amusé par sa boutade. « J’espère que ça ne l’aura pas trop traumatisé d’avoir passé un peu de temps dans une cage. » Et depuis quand s’en souciait-il ? Pas besoin de connaître le O’Reilly si bien que cela pour le comprendre.

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Samedi 18 juin, 18h38 ◄ ♫ Oh my lonely heart, she could hang around for days... Will never leave the house, something more than just a phase ♫ Mère indigne. Propriétaire de chat indigne. Honte, shame. Fay sentait la culpabilité s'emparait un peu plus d'elle. Comment avait-elle pu ne pas se rendre compte de la disparition de Moana ? Depuis quand avait-elle disparu ? Qu'avait-elle pu faire pendant tout ce temps hors de la maison ? « Je vois ça !  » Bon la situation était plus comique qu'autre chose. A la limite de se demander si c'était bien son chat. Il serra sa main. Une poignée de mains tout à fait normale et une présentation plus surprenante. "Ancien client" ? Effectivement, Fay pouvait en arriver à ne plus se souvenir d'un visage, mais d'un nom très peu. Elle note toutes ses commandes et parfois leurs petites histoires. Peut être qu'un jour, elle aurait matière à écrire un best seller ? Bien qu'elle soit piètre écrivaine. Mais Nate O'Reilly faisait bien partie des noms dont elle se souvenait.

Elle sourit à sa dernière qualification, effectivement il faisait un très bon livreur de chat, surtout quand on ne sait pas qu'on a perdu son chat ! « Je pense qu'elle a déjà oublié. » Ce chat était bien plus warrior que la blonde. Raison pour laquelle Fay ne s'était pas plus inquiétée ? Non. Non. La blonde était persuadée de sa culpabilité. « Je peux vous offrir un verre pour vous remercier ?  » Ce n'était pas trop son genre d'inviter un homme chez elle, à vrai dire, il n'avait bien que son père qui était venu depuis la mort d'André. Fay préférait garder son intimité, et puis elle était bien souvent dehors ou en ville, occupée à préparer une des animations de Sons of Norway.  « ... J'ai d'ailleurs des petits fours tout juste sortis du four », ajouta-t-elle comme argument ultime. Il fallait bien qu'elle puisse le remercier.

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L’ambiance était-elle devenue un peu étrange ? Nate avait l’impression d’avoir fait un faux pas en se présentant comme ancien client… En même temps, qui avait ce genre d’idée ? Un ancien client. Et un professionnel de livraison de chats ?! Non mais… Heureusement que le ridicule ne tuait pas. Reprenant ses esprits, le professeur se concentra sur la situation et ce qu’il fallait dire. Parler du chat ? En tout cas, cette jeune femme n’avait décidément pas l’air d’être traumatisée par sa perte d’une semaine. Tel maître, tel chat, non ? « Oh, euh, je ne voudrais pas déranger. » Qu’il répondit sans même réfléchir à l’invitation de sa voisine. Il fallait toujours avoir la politesse d’offrir une porte de sortie à ses hôtes. Peut-être avait-elle autre chose de plus important à faire que de discuter d’un chat avec son voisin ? Sans doute, d’ailleurs. Rien n’était moins important que cela.

Bon, eh bien, puisqu’elle insistait. « Qui peut dire non à des petits fours ? » Rire moitié gêné. Décidément, c’était une belle série de boutade idiote aujourd’hui. Espérons qu’il n’en ait plus en stock. « Vous avez des invités plus tard, j’imagine ? » Question sans arrière pensée, uniquement pour rebondir sur la raison de ces mets. Façon de dire, aussi, peut-être, qu’il ne comptait pas s’incruster chez elle trop longtemps. Juste histoire d’être poli. « Enfin, je ne veux pas paraître trop intrusif. Mais, avec les petits fours… Il faudrait qu’il en reste et que je vous laisse le temps de vous préparer. » Traduction : vous n’avez pas de look et feriez mieux de faire des efforts. Boulette sur boulette. Peut-être que discuter du chat serait plus approprié, finalement ?

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Samedi 18 juin, 18h43 ◄ ♫ Power to live without pain or thought... Big house on the hill where I lay my head ♫ L'invitation était totalement improvisée. Peut-être aurait-elle dû prévoir ça plus tard ? Il n'avait pas l'air non plus ultra partant pour un verre. Et puis un verre ? Et s'il ne buvait pas d'alcool ? Et si elle avait fait une boulette monstre en lui proposant de l'alcool et qu'il était trop poli pour refuser ? Tout s'enchaîna vite, sa proposition de petits fours conquit le brun, qui accepta dans un rire étouffé. Fay s'écarta pour l'inviter à entrer, tandis qu'il l'interrogea sur la possible venue d'invités plus tard. Il est vrai que l'invitation pouvait porter à confusion. Les petits fours sont souvent synonymes de repas conviviale entre amis ou famille. Bien loin de la réalité, la blonde faisait sa compta mensuelle. « Non, non. Les petits fours n'attendaient que moi ! », répondit-elle dans un sourire un peu gênée. Etait-elle le plus gros boulet de la Terre ? Sure is.

Fay jeta un regard depuis l'entrée sur la table de la salle, recouverte de papiers et de son ordinateur ouvert sur un tableau Excel. Le verre, re-rempli de vin, trônait à côté de l'écran, non loin de la plaque de cuisson tout juste sortie du four. Le rouge monta rapidement aux joues de la fleuriste, encore plus gênée d'accueillir dans ces conditions. « Hum... Laissez-moi deux secondes pour débarrasser un peu la table...  » Elle referma la porte d'entrée, et le laissa dans l'entrée pour rapidement ramasser ses documents, fermer son écran d'ordinateur et déposer le tout sur la table basse du salon. « J'étais... J'étais en train de travailler...  » Et de boire. Seule. « Je suis désolée, c'est même plutôt le contraire, je ne m'attendais pas à avoir de la visite » Elle sortit d'un buffet un plat et y fit glisser les petits fours encore chauds. Histoire de rendre le tout un peu plus présentable. La plaque de cuisson dans les mains elle finit par se tourner vers lui. « Pas que ce soit un problème, vraiment ça me fait plaisir. Surtout que sans vous, je n'aurais probablement pas retrouvé Moana... » Très certainement, si la blonde devait être tout à fait honnête. La chaîne hifi s'arrêta subitement, signifiant la fin de l'album. La pièce fut plongée dans le silence, Fay toujours plantée avec sa plaque de cuisson dans les mains. « Qu'est-ce que je peux vous proposer à boire ? », finit-elle par sortir avec un regard assuré. Une mission, simple, et l'occasion de s'éclipser dans la cuisine.

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Enième boulette. Nate avait l’impression qu’il s’enfonçait davantage dans cette conversation à chaque fois qu’il posait une question. Question idiote, qui plus est. Il préféra donc entrer sans ajouter un mot, tout en arborant une expression bienveillante afin de ne pas gêner davantage la jeune femme. Après tout, cette rencontre n’était pas idéale. Entre le chat retrouvé qui s’enfuyait au bout d’une seconde à peine, l’échange maladroit tentant en vain d’installer une atmosphère sympathique… Allez, finis les dégâts. Il profita d’être laissé seul pour observer autour de lui, sans crainte d’être intrusif, et, à vrai dire, il n’y avait pas de quoi avoir honte. La maison était habitée, c’est tout. Il fallait bien avoir des affaires étalées pour travailler et les exploiter correctement ? « Oh non mais ne vous excusez pas, mon bureau n’est pas mieux rangé quand je suis en plein travail. » Sourire compatissant. Ok, il mentait puisque son bureau était toujours rangé mais… cela ne l’empêchait pas de compatir et comprendre. D’autant qu’elle pouvait avoir d’autres raisons de laisser sa maison en désordre, et ça ne regardait absolument pas le brun.

Ne se faisant pas prier, sa main s’approcha du plat couvert de petits fours et choisit au hasard. « Merci. » Qu’il esquissa en observant le met. Pas vraiment l’heure pour ça, mais… c’était mille fois mieux que d’avoir à accepter un cookie bien lourd. « Mettez-moi la même chose que vous, ça ira très bien. » En espérant qu’elle ne troque pas son verre pour un triste thé insipide. Mais bon, il ferait un effort pour ne pas paraître malpoli… Séance dégustation, c’était parti. Une bouchée, deux… Pas mal. Plus que pas mal, même. « Ils sont très bons ! » Tout ce qu’on attendait d’un bon apéritif. « C’est du fait maison ? »

Sans y être invité, Nate avança quelque peu dans la maison afin de ne pas rester dans l’entrée comme un idiot. Il s’arrêta cependant avant de s’imposer. « Ca faisait longtemps que votre chat avait disparu ? » A vrai dire, Nate n’avait aucune idée du temps passé à confondre celui-ci et le sien. Une journée ? Deux ? Une semaine ? C’était si difficile à savoir. En tout cas, il ne s’en était aperçu qu’en cette journée. Et, disons qu’il ferait tout pour ne pas avoir à raconter l’histoire rocambolesque en public, même s’il mourait d’envie d’en rire avec sa voisine qui avait l’air plus réceptive que d’autres.

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Samedi 18 juin, 18h46 ◄ La même chose qu'elle. Fay respira de nouveau intérieurement tout en abandonnant son invité dans la salle pour aller chercher un verre et la bouteille de vin. Il buvait de l'alcool, plus d'inquiétude pour la possibilité d'une invitation déplacée. Mouvements rapides. La plaque de cuisson fut vite abandonnée sur le plan de travail. A petits pas, en traînant les pieds pour ne pas glisser sur le carrelage de la cuisine, Fay sortit un verre à pied et saisit la bouteille de vin. Elle s'apprêta à retourner dans la salle avant de faire une pause. Regard rapide de sa personne. Elle avait une réputation à Brevik, les chaussettes Mickey n'en faisait pas partie. « Hum.. Oui.. Oui ! C'est fait maison ! », s'écrit-elle de l'autre bout de la maison, reposant sur un support son chargement. « C'est fait à partir de légumes du jardin et de produits du boucher ! » D'un geste agile, elle envoya valser ses chaussettes derrière la porte de la cuisine. La blonde récupéra le verre et la bouteille et revint sur ses pas après avoir inspirer et expirer lentement pour calmer son cœur agité. Pas question de paniquer pour si peu. De passage dans l'entrée, elle enfila discrètement une paire de chaussons sobres et rejoignit Nate dans la salle.

La question du voisin fit sourire Fay. Elle ne pouvait décidément pas échapper à la conversation autour du chat et de sa réapparition. Elle se mit à servir le verre de son invité tout en esquissant un sourire. Comment dire... « Je vais être honnête avec vous Nate... » Elle tendit le breuvage au brun, marquant une pause. « Je n'avais pas remarqué la disparition de mon chat. » Elle se couvrit la bouche pour cacher son sourire, honteuse. Elle espérait que son voisin soit tout aussi amusé par la situation et qu'il ne la jugerait pas trop durement. « Vraiment, je suis gênée », souffla-t-elle alors qu'elle étouffait un rire. Elle entendait déjà le ton râleur de son fils la grondant pour avoir négliger leur chat.

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Comme une impression de gêne. Nate avait-il posé la question qui faisait mal ? Pourtant, il n’avait pas demandé grand-chose. Que pouvait-il donc y avoir de si exceptionnel à cette disparition de chat ? Sueurs froides. Et si ce double de Wheezy squattait la maison depuis des semaines sans qu’il ne s’en rende compte ? Mouais, non, peu crédible au vue de sa réaction. Le professeur fit un signe de tête afin de la remercier pour le vin et écouta attentivement. Quelle ne fut pas sa surprise d’entendre que sa voisine était encore pire que lui quand il s’agissait de s’occuper d’un animal de compagnie. « Vous voulez dire que vous n’avez pas vu son absence ou… ? » Qu’il répliqua, sans trop savoir où allait sa pensée. En espérant qu’elle ne prenne pas sa réaction  comme une insulte. Finalement, il trouva à se rattraper. « Non parce que, je dois vous avouer quelque chose qui vous enlèvera toute honte... » Esquisse de sourire alors qu’il était amusé de l’histoire qu’il allait lui raconter. Qu’elle ne s’en fasse pas, il y avait encore plus cocasse qu’une simple inattention. D’autant qu’elle n’était peut-être pas coupable.

Il sortit son téléphone et lui montra la photo prise auparavant dans la journée. Deux chats identiques. A quelques détails près, mais que Nate n’avait pas été capable d’analyser avant son passage chez le vétérinaire. « Ici, c’est le chat de ma fille et là… j’imagine que c’est le vôtre. » Ou celui de son fils. Détail. « Je les ai trouvés comme ça, tout à l’heure. Et j’étais bien embêté parce que… je n’avais aucune idée duquel était Wheezy tellement ils se ressemblent. Alors je suis allé chez le vétérinaire pour qu’il teste les puces. » Comme maître indigne, c’était déjà pas mal. Ne pas être capable de reconnaître son chat… Heureusement que le brun s’était promis de garder cette histoire pour lui. Pas un mot à Joyce de tout cela. « Sauf que, je crois bien que ma fille s’occupe de votre chat depuis quelques jours alors que le sien était perdu. Je me dis que, peut-être, vous avez vu Wheezy dans le coin en pensant que c’était le vôtre ? » D’ailleurs, cela voudrait aussi dire que Joyce n’avait pas démasqué l’imposteur… A moins que… N’avait-elle pas dit qu’elle le trouvait étrange depuis deux ou trois jours ? Aïe.