the ones who geek out (ryland)

the ones who geek out @ryland thorne

Oh, Jerry. Incapable de tenir en place depuis cette livraison du petit matin. A vrai dire, le jeune homme l’espérait depuis plusieurs jours à présent. Comme le Père Noël. Comme le Saint Graal. Comme le dernier film Indiana Jones. La livraison du siècle. Ok, ok, il exagérait. Mais pas tant que cela ! Jericho adorait ce jeu vidéo, alors pourquoi ne pourrait-il pas s’extasier devant cette arrivée de produits dérivés ? Lui, en tout cas, ne se posait pas la question. A chaque fois qu’il le pouvait, qu’il n’était pas à ranger des rayons ou nettoyer une allée salie par des gamins malpolis, c’était dans le hangar top secret qu’il passait ses pauses. A admirer les figurines. A s’imaginer les poser sur son bureau. Ou sur sa petite table à côté de la bibliothèque. Ou sur les étagères ? Trop de possibilités, si peu de figurines ! Et que dire des t-shirts… Tellement beaux. Mais tellement inaccessibles ! C’était si cruel de les livrer si tôt alors que tous ces objets, que dis-je, ces splendeurs ne pouvaient pas être mises en rayon et vendues pour le moment. Bon, d’accord, Jerry avait la chance de pouvoir les admirer en avant-première, mais il voulait surtout les emporter chez lui ! Et les montrer à tout le monde.

Les montrer à tout le monde, oui. A ses potes. A ses copains de guilde en ligne. Et même au facteur, s’il avait un peu de temps. Ok, le chien du voisin aussi. Mais s’il promettait de ne pas les massacrer ! Jericho allongeait la liste mentalement alors qu’il remettait en place des vêtements tombés de leur cintre. Et cachés, en boule, derrière les autres. Aucune remarque, aucun mauvais esprit ne lui vint. C’était comme ça, dans ce travail, et le jeune homme ne s’en tracassait pas. De même pour les gens qui posaient un article n’importe où, ayant apparemment décidé qu’ils n’en voulaient plus. De même pour ceux qui mangeaient des fruits avant de les acheter et jetaient les noyaux en plein milieu de l’allée. Le sourire, toujours le sourire, et la bonne humeur. C’était tout ça, tout simplement. Mais ce qu’il adorait par-dessus tout, c’était quand des invités venaient. Le vendeur de la dernière marque de ketchup à la mode avait été amusant, l’autre jour. Jerry avait même reçu une peluche promotionnelle pour l’occasion ! Puis il y avait les coulisses. Ah, sacrées coulisses. Oh, mais mince, Ryland ! Le jeune homme se dépêcha de terminer sa tache et le voilà arrivé plus vite que l’éclair dans les zones réservées aux employés. Ryland venait livrer des boissons aujourd’hui ! Et, et, et… Ohlala, je vais pouvoir lui montrer les figurines.

« Eh, Coco ! Y’a ton pote qui t’attend... pour aller sauver une d’moiselle en détresse c’te fois ? ! » Ponctué d’un rire moqueur. Le collègue lourdingue qui s’occupait des livraisons. Pas le seul à bosser là-bas, heureusement. Ceci dit, Jericho ne se souciait aucunement du comportement de cet… hurluberlu qu’il disait. Il n’avait qu’une idée en tête : passer un petit moment avec son ami avant qu’il continue sa tournée et… non, sans rire, c’est pas une surprise. Lui montrer les figurines. « Hey salut ! » Qu’il s’exclama, surexcité, en voyant le grand blond dans la salle. « Il est juste jaloux parce qu’il sait pas faire un triple salto arrière contrôlé dans le jeu d’exposition ! » Agrémenté de gestes et bruitages imitant un aventurier super puissant. « La tournée se passe bien ? » Dernière politesse avant d'arriver à son niveau et de le traîner jusqu’au hangar pour admirer… mais oui, les figurines !

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Le collègue désagréable pouvait bien dire tout ce qu’il voulait, Jericho n’était pas du genre à se laisser toucher pas ce genre de commentaires. A vrai dire, ça le rendait encore plus fier de tout ce qu’il accomplissait lorsqu’il se trouvait devant un écran. « J’ai pas réussi, j’ai tout déchiré ! » En toute modestie, évidemment. Lui n’y voyait aucune prétention, il y avait juste ce grand bonheur d’avoir enfin réussi la manœuvre si difficile à exécuter. Tous les geeks comprendraient. Ce sentiment de satisfaction après avoir enfin passé le niveau tant redouté… Ouais, du pur bonheur. « Je suis venu plus tôt c’matin pour ‘nettoyer les rayons’... » le tout dit en signant des guillemets pour faire comprendre la supercherie à son ami, puisque, dans sa naïveté, Jericho ressentait toujours le besoin d’expliquer les sous-entendus... « … et là, pfiou, je sais pas comment j’ai fait d’un coup, bim ! Super triple salto. L’autre passait juste derrière moi à ce moment, il était trop deg ! » Encore une fois, Jericho alliait les gestes à ses paroles. Autant dire qu’on avait l’impression d’assister à des scènes du jeu vidéo. Seulement, elles paraissaient plus parodiées, vu la souplesse du brun.

Passées les banalités d’usage, les deux compères posèrent les pieds à terre. Surtout Jericho qui s’emballait dès qu’il s’agissait de ses jeux. Mais il y avait aussi la réalité dans la vie, et à présent, c’était cette fichue chaleur qui étouffait tous les habitants ! « Rohla, je te comprends ! Nous ça va on a la clim, même si je trouve que c’est trop frais, mais la chance ouais ! Bon courage mec ! » Tellement d’idées à la suite. C’est qu’il n’avait pas pensé à tous ces pauvres chauffeurs et livreurs qui devaient supporter les températures dans leurs étuves roulantes. « Tu veux un sac isotherme sponsorisé ? Il est en cadeau cette semaine ! J’en ai eu un mais, pfiou, ils en filent tellement à chaque fois aux employés, je vais finir par ouvrir un marché à l’appart si ça continue ! » Rire. Allez, il était déjà de côté pour lui. Il faudrait juste qu’il n’oublie pas de faire la transaction avant que son ami parte… Ce qui n’était pas gagné. « Ouais, ouais, ça va ici. » Qu’il répondit, sur le point de s’asseoir dans la salle de pause. Avant de se relever, comme s’il était tombé sur un ressort. « Oh mais he, j’allais oublier !! Tu devineras jamais ce qu’on a reçu ce matin… ! » Grand sourire, digne d’un gamin devant ses cadeaux de Noël. « Tu veux la surprise ou je spoile ?! »

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