another adventure / zara & nate

Date de naissance : 09/02/1987

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ZARA & @Nate O'Reilly

Les jours passèrent et à chaque passage au centre ville, chaque trajet vers la mairie et vers ce qui fait la beauté de la région, je pensais aux raisons qui m'ont poussées à rester ici vivre à Brevik. Les doutes s'éloignaient et l'envie ainsi que l'engagement pour la ville devenaient plus forts. J'étais une Brevikoise depuis longtemps et portait fièrement les couleurs. Il y a cet horizon qui se dessinait, petit à petit, lumineux sans trop d'encombre. Brevik est une petite ville, dans cet extrême coin à l'ouest du pays, très tranquille et qui faisait face à la belle baie de Bellingham et aux îles San Juan, cachant l'entrée vers l'océan pacifique nord. Connaissant cette petite région presque par coeur, j'aimais très souvent me balader, que ce soit dans le cadre professionnel ou non. Je me trouvais très rarement enfermée chez moi, mes baskets usés en sont encore témoins. Âme exploratrice et curieuse, je ne me lassais pas de découvrir et redécouvrir chaque recoin de verdure. C'était ce beau décor naturel qui m'a donné envie de faire ce que je fais, et d'en vivre. Professionnellement c'est engageant et personnellement c'est enrichissant. Mes grands frères me charrient presque souvent sur ce point, à pointer du doigts celle qui vadrouille tout le temps. Mais en même temps ils me regardent presque avec fierté, même de travers. Ayant grandi avec leur regard toujours protecteur et bienveillant, je souriais à cette idée. Parce que la fierté était évidemment réciproque. Je ne savais comment vraiment l'expliquer. On ne se le disait jamais mais on le savait, ça se voyait.

Assise derrière mon bureau à la Mairie, je traitais quelques emails. Quelques jours auparavant, j'avais contacté l'université de Bellingham, proche de Brevik dans le cadre d'un partenariat éducatif en matière de biodiversité et protection de la nature. Tout naturellement, mon premier contact a été Nate O'Reilly, professeur de géographie, non sans lien avec l'évolution de l'environnement et donc une personne importante pour le projet. Nous nous donnions donc rendez-vous au parc St-Olaf. Le parc St-Olaf est un grand et beau parc, une fierté pour nous Brevikois. C'était là où je me trouvais ce jour-là, et presque habituellement. Habituellement parce qu'encore une fois j'y errais dans le cadre de mon travail avec la mairie. Je me rendais bien évidemment compte et à chaque fois que je foulais le pied dans ce genre d'endroit, que j'avais de la chance de travailler dans un tel environnement, un tel cadre qui faisait du bien. Il y avait pas mal de monde dans le parc ce jour-là. C'était souvent le cas, ça ne m'étonnait pas réellement. Rapidement je retrouvais Nate, que j'avais d'ailleurs déjà croisé auparavant brièvement. "Bonjour ! Ravie de vous revoir depuis la dernière fois." lui lançais-je à son arrivée pour le saluer. "Vous avez l'habitude de venir ici ?" lui demandais-je.

(c) ANAPHORE

another adventure @zara harkson

De temps à autre, il lui arrivait de se surprendre à se balader dans le St Olaf Park. Pure nostalgie ? Nate ne pourrait l’avouer, car il n’en avait aucune idée. Etait-ce véritablement le besoin de se remémorer ses instants de vie de fiancé ? Etait-ce une envie éphémère de revenir aux sources de son arrivée à Brevik ? Ou peut-être même avait-il pris goût, finalement, à cet environnement naturel qu’il avait longtemps dédaigné ? Cette fois-ci, le professeur d’université s’y aventurait pour une toute autre raison : le travail. Dire qu’il avait choisi, entre autres, la géographie humaine pour ne pas avoir à subir ces escapades en pleine nature. Que les choses avaient changé depuis ce temps. L’effronté de Détroit s’était métamorphosé au fil des années pour laisser paraître un homme plus posé, censé et clairement moins imbu de lui-même. Même si quelques écarts n’étaient jamais très loin… En tout cas, il se plongeait avec curiosité – teintée de dégoût pour les bestioles toujours aussi nombreuses au milieu des arbres, oh ! et que dire de cette terre boueuse, affres du début de printemps alors que la neige faisait son dernier au revoir… - dans le parc à la recherche de celle qui l’avait invité.

Autant dire que ce fut elle qui le trouva, et non l’inverse. Vu sa discrétion, à pester contre les petites branches mortes au sol qui essayaient de le faire trébucher… Ce fut donc totalement surpris qu’il se tourna vers la jeune femme avant de lui répondre. « Oh, bonjour ! Désolé je ne vous ai pas entendu arriver. » Qu’il se sentit obligé d’ajouter, pour justifier cette réponse peu conventionnelle. Le tout avec son petit sourire habituel, histoire de faire oublier sa bévue et de charmer son interlocutrice pour qu’elle ne lui en tienne pas rigueur. Peine perdue. Avec sa dégaine, à lui, en pleine forêt, elle ne pourrait que voir clair dans son jeu. « Eh bien, j’aime bien venir ici oui… » Qu’il répliqua, moyennement convaincant, alors qu’il époussetait son manteau de ses mains. « … mais j’y passe moins de temps qu’avant, avec mon déménagement. » Mon Dieu, voilà qu’il se présentait en véritable cliché du citadin qui faisait une crise d’angoisse en voyant un centimètre de boue. Alors qu’il ne détestait plus autant les forêts ! C’était juste si… sale. Et, en plus, voilà qu’il se mettait à évoquer sa vie personnelle. Il fallait se ressaisir, et vite ! « Et vous ? J’imagine que oui. » Ou peut-être valait-il mieux lui laisser l’honneur de répondre à la question au lieu de le faire à sa place ?

Date de naissance : 09/02/1987

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ZARA & @Nate O'Reilly

Me voilà dans le parc St Olaf, parc où j'avais l'habitude de traîner, d'errer, à observer encore et toujours les détails qui rendaient ce parc vivant. Même si je le connaissais par coeur, depuis le temps, il y avait toujours des petits moments surprenants, autant de découvertes que de redécouvertes. Toujours un changement pour garder constamment l'enthousiasme des visiteurs, des promeneurs. C'était toujours un plaisir de voir des têtes souriantes en ces beaux jours, encore plus quand ça faisait partie du job ! Est-ce que je me suis déjà demandée ce qu'il advenait si j'avais fait un autre travail ou si je m'étais installée ailleurs ? Oui. D'autant plus que j'y ai même déjà pensé. Mais ces pensées revenaient toujours à Brevik, c'était là où je me sentais bien, là où j'avais mes racines, là où je pouvais le mieux partager mes sentiments, mes belles découvertes, là où je pouvais faire le mieux mon travail. A partir de là il n'y avait plus de doute possible, puis après qui c'est ce que la vie me réservera.

Quoiqu'il en soit, j'avais à cœur de montrer au plus grand nombre ce que Brevik avait à offrir, et j'avais l'occasion de le faire ce jour-là au parc St Olaf, tel un lieu du dimanche où la promenade tranquille est de mise. A la vue d'une connaissance, Nate O'Reilly, un certain professeur, qui semblait surpris à mon arrivée, je m'empressais de le saluer. J'étais moi-même presque surprise de le voir par ici, mais malgré tout enchantée. "Oh désolée professeur!" répondais-je à celui qui avait accepté de me rejoindre ici dans le célèbre parc de la ville. "Je comprends. Un déménagement n'est jamais facile et ça prend du temps. Vous connaissez donc plutôt bien le parc j'imagine !" lui faisais-je remarquer. "Oui, pour moi c'est comme si j'y allais tous les jours. Enfin si je voulais. Mais parfois il m'arrive de passer plus de temps à la mairie que dans la nature." plaisantais-je presque en dépeignant la réalité de mon quotidien. Ma passion c'était ça : partager les bénéfices de la nature à tous les brevikois et ceux venant des alentours dans la région. Parce que ce genre de coin ça faisait du bien, de respirer et même de découvrir les autres êtres vivants, parfois à notre plus grand dam, ça je pouvais l'admettre et je pouvais le voir chez Nate O'Reilly. "Tout va bien ?" lui demandais-je dans la foulée. "Ne vous inquiétez pas, ça va vous faire un peu de bien, respirez un peu !" disais-je un peu innocemment à mon invité, dirais-je, le voyant pas autant à l'aise que la plupart des promeneurs. "Comment se passent vos cours à l'université ? Vous avez beaucoup d'étudiants ? Vous partagez aussi ce qu'on trouve dans la nature mais de façon davantage théorique ?" l'interrogeais-je sur son quotidien, sur son métier.

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Être désolée ? Pourquoi donc ? D’être arrivée sans qu’il l’ait entendue ? D’apprendre qu’il avait déménagé ? Nate était confus, mais ne le fit pas remarquer. Il laissa plutôt la jeune femme s’exprimer, sans la contredire lorsqu’elle évoqua sa connaissance du parc. Même si le professeur y avait passé du temps, lorsqu’il habitait dans le quartier, on ne pouvait pas vraiment dire qu’il avait porté une grande attention à tout ce qui l’entourait. Il y avait vu un endroit calme et reposant, parfois sale et oppressant, mais pour ce qui était de le connaître… Eh bien, il y avait des arbres, des branches, et des plantes au sol. Voilà tout ce qu’il pouvait en dire. « Oui, oui, ça va très bien. » Qu’il enchaîna rapidement, ne voulant pas admettre que cet environnement ne lui plaisait pas.

Par chance, la jeune femme lui offrit une porte de sortie pour mieux rebondir. Parler de son travail, ça il savait le faire. Et très bien. « Oh non, ce n’est pas tant la nature ma spécialité. Je m’y colle pour des collaborations. » Sous-entendu assez clair : il n’était absolument pas dans son élément ici. Au cas où elle ne l’aurait pas encore compris. « J’enseigne la géographie humaine : les déplacements de population, la démographie, l’utilisation des territoires par l’homme… Alors, qu’un terrain soit fait de petits cailloux ou de gros rochers, ou qu’il soit recouvert de chênes ou de sapins, ça ne m’intéresse pas vraiment. » Tout en délicatesse face à cette experte de la nature. Mais bon, c’était Nate et son habitude à présenter son domaine d’expertise, loin des lieux communs qui voulaient faire de lui un géographe physique. Même s’il ne fallait pas nier l’importance des caractéristiques terrestres pour étudier les choix d’installation des humains. « Je n’ai pas à me plaindre, la spécialité intéresse pas mal à Bellingham. L’histoire du coin, avec les origines norvégiennes par exemple, ainsi que la proximité du Canada favorisent grandement les questionnements sur l’écoumène. » Autant dire qu’il y avait beaucoup de matière quand on travaillait dans un carrefour de populations. « On va pas se mentir, je n’ai pas des amphis plein à craquer, mais c’est très bien comme ça. » Qu’il ponctua d’un sourire satisfait. Ça rendait son domaine d’expertise plus rare et donc plus prestigieux à ses yeux. « Et vous ? A part vous balader, vous faites quoi ? » Ô grande et belle délicatesse du discours.

Date de naissance : 09/02/1987

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ZARA & @Nate O'Reilly

Se balader dans le parc St Olaf, il n'y avait rien de mieux pour un Brevikois qui se respecte. Il y avait toujours une bonne ambiance et un extrait naturel de cette belle région, le tout à proximité de chez soi. J'aimais y passer du temps le plus possible, souvent avec mon travail d'ailleurs. Errer dans le coin, notamment pour le travail, c'est toujours l'occasion d'observer la foule, les petits moments en famille, les rires, parfois les pleurs, mais aussi de provoquer des rencontres. J'aimais bien qualifier les visiteurs du parc comme des petits aventuriers, ça changeait de l'ambiance créée par les visiteurs des gros parcs nationaux et régionaux. Quoiqu'il en soit, ces petits bouts naturels émerveillaient petits comme les grands et c'est ce qui m'importait quotidiennement, c'était la raison pour laquelle j'aimais faire ce travail et surtout le partager. Ce jour-là je restais ravie de voir Nate O'Reilly qui a accepté mon invitation ici, ce qui me permettais de faire plus ample connaissance avec ce professeur de géographie à l'université et de travailler sur le sujet qui nous liait plus ou moins. Je l'avais apparemment surpris à mon arrivée et je m'en excusais, c'était dans ma nature d'être un peu trop enthousiaste à vrai dire et cela se ressentait.

J'essayais en même temps d'observer mon interlocuteur, le comprendre alors que la discussion portait sur le temps passé ici à St Olaf. D'ailleurs, je me contentais d'acquiescer quand il m'assura qu'il allait bien puis poursuivais la discussion qui devenait presque un interrogatoire, mais en plus sympathique. Je l'écoutais donc de façon attentive et avec un intérêt sincère, comme à mon habitude. "Ah je vois ! Je vous avoue que sur ce côté là, c'est vous l'expert." lançais-je, pensant de façon toujours optimiste que finalement, le tout se complétait ! "Ma foi entre l'utilisation du territoire et le territoire en lui-même, il n'y a qu'un pas !" tentais-je presque de plaisanter mais avec une pointe de sincérité. Je souriais à l'idée d'entendre que le cours attirait à Bellingham. "J'en suis ravie. C'est tout à fait ça ! nous avons de la chance par ici d'avoir une belle situation géographique, je l'observe dès que je peux !" m'exprimais-je. "Tant mieux alors. Vous pouvez donc avoir davantage d'interaction j'imagine. Ou de questions peut-être ?" lui demandais-je quand il me décrivait l'état de son cours. C'était finalement à mon tour de raconter ma vie, en résumer. "Eh bien c'est vrai que je bouge assez souvent dans la semaine mais plus généralement je passe mon temps entre les papiers à la mairie et les visites des parcs qui ornent les alentours pour prendre des notes et garder de bonnes relations !" Je pensais en même temps au fait que ce n'est pas souvent que je résume ce que je fais de ma vie, à part à ma famille qui ont régulièrement du mal à comprendre, on en plaisantait. Nous continuions à marcher au milieu du parc animé. "D'ailleurs, avez-vous déjà visité le Larrabee State Park ? C'est un excellent lieu touristique à portée de Brevik." demandais-je avec fierté, mais sachant déjà presque la réponse au vu de ce que mon interlocuteur disait.

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Parler de son travail. Ça, c’était une bonne idée. Un exercice auquel le professeur excellait. Il n’avait pas besoin de se dévoiler personnellement mais pouvait nourrir bien des conversations. Sauf quand il se trouvait face à un réfractaire… Par chance, ce n’était pas le cas avec Miss Harkson qui se montrait particulièrement curieuse. Nate ne se fit donc pas prier pour répondre à ses interrogations et mettre en avant les avantages de sa spécialité universitaire. « Oui, c’est plus détendu, on va dire. » Plus de temps pour discuter, en effet. Plus de temps pour accepter une petite blague quand une occasion se présentait. On était loin des salles remplies de certains cursus où ceux du fond n’entendaient rien, et ceux de devant étaient trop occupés à copier le moindre mot prononcé sans réfléchir. Autant dire qu’il était chanceux et en avait conscience. Pas comme en cet instant, en pleine forêt.

Au mois, il était accompagné par quelqu’un qui s’y connaissait. Un bon point. Même s’il fallait tenter de garder la face. Bon, ce n’était pas gagné mais… laissons Nate rêver un peu qu’il pouvait faire illusion. D’ailleurs, il se demandait bien ce qu’elle pouvait avoir à noter alors qu’il semblait que Brevik et es alentours n’aient aucun secret pour elle. « Ah vous devez les connaître comme votre poche alors ! J’imagine que c’est plus intéressant que de s’occuper des papiers de la mairie... » Alors que, pour lui, ce serait tout l’inverse. Travailler sur un bureau, se perdre entre mille et un papiers, des dizaines de thèses… Ça, c’était le bonheur de travailler. De faire fonctionner son esprit. Bref, c’était tout simplement une autre conception de la vie. « Non, non, ce n’est pas trop mon truc. » Sans rire ? S’imaginer Nate O’Reilly se balader dans le Larrabee State Park… L’horreur. « Je préfère les villes, c’est plus... » propre ? dénué de bestioles ? de saleté ? « plus organisé. » Aussi. Il y avait moins… Il ne saurait comment l’expliquer. Son coeur préférait les villes, voilà tout. « Enfin, je m’y retrouve mieux. »

Conscient qu’ils n’étaient pas au milieu du parc St Olaf pour discuter des goûts de chacun, Nate se mit en tête de dévier la conversation sur la véritable raison de leur présence. « Mais bon, ce ne sont pas des gratte-ciels que l’on va trouver ici ! » Léger rire un peu surfait. « Vous comptiez faire un tour peut-être ? Pour vos notes ? »

Date de naissance : 09/02/1987

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ZARA & @Nate O'Reilly

Il n'y avait rien de mieux qu'une bonne balade, un bon bol d'air frais, dans ce fameux parc de Brevik : le St Olaf. Je ne m'en lasserais jamais à vrai dire, surtout quand j'ai l'occasion de discuter, de redécouvrir des choses et de faire connaissance. Le parc était généralement assez bien apprécié par les habitants et encore plus les visiteurs. Mon boulot c'était surtout en partie de faire en sorte que ça reste attractif. Je le voyais sur les visages expressifs des promeneurs, surtout des plus jeunes. C'était une chose qui me passionnait et beaucoup pouvait le remarquer. Il y avait cet atmosphère presque vacancier, tranquille, avec cette brise océanique. Je repensais à l'atmosphère norvégienne, beaucoup moins océanique mais pas plus chaude. Je repensais à mes nombreuses randonnées dans les parcs naturels et nationaux, j'ai toujours aimé ça et j'étais toujours émerveillée à chaque pas, telle dans mon habitat naturel. C'était un souvenir gravé dans mon cerveau et j'essayais d'y retourner pendant des vacances, notamment pour revoir ma famille. Une ambiance habituelle. En tous cas, Brevik était vraiment une maison pour moi, un lieu où on se sent très bien, réconforté, et rare sont les lieux qui peuvent nous faire ressentir cela.

Alors je continuais à discuter avec mon interlocuteur, tout en observant notre environnement. Le cadre de St Olaf était un très bon et beau décor pour ça. Je m'intéressais à ce que le professeur O'Reilly me répondait et c'était fort agréable de pouvoir parler de ce qui m'animait avec une telle personne. Je me permettais d'ailleurs de lui exprimer mon enthousiasme. J'appréciais également écouter une partie de son quotidien en tant que professeur, avec mes souvenirs lointains d'étudiante dans la tête. Et pourtant en Norvège, je ne pouvais me dire que je ne pouvais retourner à Brevik, c'est ce qui m'a convaincue de revenir m'y installer proprement, parce que concrètement, Brevik me manquait. Depuis, j'ai toujours l'impression d'être dans une grande famille.

Je continuais à sourire et hochais la tête en guise d'approbation après les réponses du professeur O'Reilly. Il soulevait un point important également. "A force oui" disais-je presque en riant. "Sans vous mentir oui, je préfère me balader et redécouvrir les lieux naturels du coin plutôt que de faire de l'administratif, mais je ne m'en plains pas, j'aime aussi parfois ce côté moins amusant malgré tout, faut bien faire tourner la maison comme on dit." lui répondis-je. Je fus ensuite un peu plus surprise de la réponse du professeur sur le Larabee State Park, j'en connaissais un peu plus sur mon interlocuteur et m'empressais de lui faire part de mon étonnement. "Oh vraiment ? Je peux comprendre ceci dit. C'est vrai que c'est deux mondes." Puis une pensée vint traverser mon esprit, presque mesquine. "Je me dois de vous y inviter alors et de faire votre guide !" lançais-je, pas intimidée. "C'est exact, il va falloir aller un peu plus loin pour voir ces grattes-ciels" riais-je presque. Puis me ressaisissais. "Oh oui c'est vrai, excusez-moi", je reprenais mes esprits, j'avais pour habitude de m'emporter dans des discussions, surtout parce que j'étais très sincère dans ma volonté d'en apprendre davantage sur mon interlocuteur et de faire mieux connaissance. "Par là je vous prie." lui indiquais-je avec un geste de la main vers un chemin habituel du parc.

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