Elsyer - Christmas is back

ft. Else Tollefsen
Christmas is back

Je garais la voiture à côté de la Toyota de Else, le sourire au visage. On avait pas vu l’été passer avec nos deux travails. Le début de l’année ? Y en avait-il vraiment eu un ? Je me revois discuter avec Olivia à peu près en Septembre ? Pour planifier la fin d’année, pour voir qu’est-ce qu’on proposerait aux employés du Valhalla pour le repas de fin d’année. Et il me semblait que c’était hier. Comme tout allait à une vitesse effarante, chaque minute auprès de la propriétaire du Koselig se faisait rare, et je les chérissais toutes très particulièrement. Avec les fêtes de Noël, c’était plus qu’une minute ou deux que je pourrais lui voler à ma littéraire préférée, et ça me réchauffait le coeur. C’est que j’étais habitué aux hivers, mais ceux de Brevik, pas encore tout à fait. Ce n’était que le deuxième. Else savait que j’arriverais avec une voiture pleine pour nous aider à préparer et vivre les fêtes de fin d’année chez elle. Et en prime de nouveauté, cette année, il y aurait ses parents. J’avais déjà rencontré son frère, et à plusieurs reprises, depuis mon arrivée à Brevik. Mais les parents Tollefsen jamais. J’en avais beaucoup entendu parlé ceci dit ! Pour mon plus grand plaisir. J’avais entendu leurs histoires de voyages, le problème de santé de Madame Tollefsen qui a déclenché les voyages dans le monde entier. A la fois j’avais hâte ! Car ces personnes étaient plus qu’importante dans la vie de l’aubergiste. A la fois, j’avais cette petite appréhension d’être le « compagnon » de leur fille aînée. C’est qu’il faut être un minimum apprécié ! Enfin, je crois ? Enfin j’aimerais bien en tous cas…

Je fermais la porte conducteur, et je voyais Else approcher. Je plissais les yeux en me mordant l’intérieur de la joue, encore et toujours le souffle coupé en voyant la joie sur ce visage, sur ce sourire qui illuminait tout Brevik à lui tout seul. Si proche enfin, que je pouvais l’attraper au niveau des hanches, et l’attirer vers moi comme si j’avais peur qu’elle s’envole. « Joyeux Noël ? » Disais-je comme une question en guise de « Bonjour, je suis tellement content de te voir, et tu me manques toujours un peu trop quand je ne te vois pas tous les jours, et… » Et finalement, dans le froid, j’ai quand même pris le temps de l’embrasser comme si c’était la première fois depuis une éternité. Ses lèvres chaudes, son odeur emmêlée à celles de la cuisine qu’elle avait du faire aujourd’hui. Sa douceur, son étreinte... Tout cela et bien plus encore, ça me faisait frissonner, avec une bouffée de chaleur générale qui justifiait que je ne sois pas encore congelé en extérieur même sans mon manteau. Puis mes yeux la regardaient. Impossible de me décider ou de me motiver à faire autre chose. Jusqu'à ce que je me souvienne : « Tu sais que j’ai recroisé Mr Hansen l’autre jour ? » J’enchaînais en la relâchant lentement de mon emprise, et en ouvrant le coffre pour pouvoir lui donner quelques trucs à apporter dans l’auberge. « Il m’a demandé quand est-ce qu’on repasserait ! Il te passe le bonjour. » Et j’ai pas tout de suite compris pourquoi, mais il me semble qu’il avait bien vu ce qu’il c’était passé dans son chalet, l’an dernier, à la même époque exactement. Je crois qu’il voulait savoir un peu plus que juste nous voir repasser chez lui, mais une chose à la fois… « Tiens, je te donne les sacs de cadeaux » Disais-je en sortant le sac en question, pas trop lourd, des cadeaux que j’avais prévu pour la famille de la brune, et la brune en question au passage. Je prenais à mon tour un sac ou deux avec des courses cette fois-ci, et mon petit sac d’affaire dans l’autre main. Fermeture du coffre et de la voiture. « Tes parents arrivent bientôt, c’est bien ça ? » Si j’avais bien retenu, je devais être le deuxième arrivé, juste après Henry. Mais les parents ne devraient pas trop tarder. On c’était dit que ça nous laisserait le temps de terminer un truc ou deux on cuisine.  


@Else Tollefsen

else & sawyer
Christmas is back

Else inspectait pour la énième fois le comptoir de la cuisine. Torchon en main, elle voulait s’assurer que tout était bien propre. Évidemment, la maison en entier était impeccable. Pourtant, elle repassa une dernière fois un petit coup sur un coin, juste pour être bien certaine qu’une saleté ne s’y était pas déposée depuis la dernière fois qu’elle l’avait nettoyé, quelques minutes plus tôt. La brunette ne savait pas trop pourquoi elle était aussi stressée. Ce n’était pas la première fois qu’elle recevait ses parents pour Noël. Ce n’était pas non plus comme si ses parents étaient des gens très exigeants. Ils n’avaient pas besoin que chaque recoin de la maison ait été lavé, nettoyé, brossé à la perfection. C’était le premier Noël de Sawyer avec les Tollefsen. Pour ça non plus il n’y avait pas de quoi s’en faire. Sawyer était charmant, Jarle et Margit allaient l’adorer. Son père allait probablement prendre sa grosse voix de papa et avoir l’air sérieux, grand acteur qu’il était, juste pour voir la réaction de Sawyer. Il allait sûrement dire à Sawyer qu’il fallait lui demander la permission avant de demander sa fille en mariage, ou un truc du genre. Else l’imaginait déjà, l’air sévère, s’enquérir des intentions de Sawyer envers sa fille. Else avait déjà prévenu le gestionnaire du Valhalla Inn que son père avait le même genre d’humour que son frère. Les deux hommes aimaient bien taquiner les gens. Ce n’était jamais méchant, mais, quand on ne les connaissait pas, ça pouvait surprendre.

Le bruit d’une voiture qui se garait devant la maison se fit entendre. Else lâcha son torchon et se précipita dans l’entrée. Elle enfila rapidement ses bottes et son manteau et sortit rejoindre Sawyer à l’extérieur. Dès que le jeune homme posa ses mains sur ses hanches et l’attira vers lui, l’aubergiste sentit les muscles crispés de ses épaules se détendre. Elle n’avait pas à s’en faire. Tout irait bien. « Joyeux Noël » répondit-elle, passant ses bras derrière la nuque du beau brun. Leurs lèvres se rejoignirent. Sawyer était là. Sa présence douce et réconfortante la rassurait. Henrik était dans la maison. Ses parents n’allaient pas tarder à arriver. Tout allait bien... Else serait bien restée encore longtemps à embrasser Sawyer, mais elle réalisa qu’il ne portait pas de manteau. Il devait avoir froid! Elle relâcha son étreinte et s’activa pour l’aider à sortir ce qu’il avait apporté du coffre de sa voiture le plus rapidement possible pour qu’il puisse entrer se réchauffer. Elle sourit en l’entendant mentionner sa rencontre avec Monsieur Hansen. « On ira faire un tour cette semaine si tu veux. » Else profitait habituellement du marché de Noël pour faire des emplettes et des cadeaux pour ses proches. Cette année, elle avait décidé d’attendre que ses parents arrivent pour y aller. Depuis qu’elle était toute petite, c’était la tradition familiale des Tollefsen. Maintenant que ses parents étaient devenus des grands voyageurs, elle y allait seule. C’était un peu moins magique. L’an dernier, c’est là qu’elle avait rencontré Sawyer. Cette année, ils pourraient y aller tous ensemble.

Else agrippa les sacs de cadeaux que Sawyer lui tendait. Il prit les sacs de course, referma le coffre et ils se dirigèrent vers la maison. « Oui. Henrik est allé les chercher ce matin à l’aéroport. » C’était Else qui devait le faire, mais finalement son frère s’était proposé et Else en avait profité pour continuer son ménage frénétique de la maison. « Ils sont allés voir mon oncle et ma tante, ils devraient revenir dans une heure. » À leur arrivée à Brevik, ses parents avaient décidé de passer dire bonjour à Elias et Nora, les parents de Mila, Drew et Enid. Ça avait laissé le champ libre à Else pour terminer de se préparer. En entrant dans la maison, elle déposa les sacs pour enlever son manteau et ses bottes. « Tu peux mettre les sacs de course dans la cuisine. Je vais aller déposer les cadeaux sous le sapin. » Le regard d’Else croisa le miroir accroché au mur. Elle replaça une mèche de cheveux rebelle et passa son doigt sous son oeil droit, là où un peu de mascara avait coulé, probablement à cause de l’effort qu’elle avait mis dans son ménage de la maison. D’où venait cette obsession soudaine pour la perfection? Qui est-ce qu’elle cherchait à impressionner? Else était entourée des gens les plus simples qu’elle connaissait. Personne n’attendait quoi que ce soit d’elle et, pourtant, elle se mettait une pression immense sur les épaules. Elle n’avait rien à prouver à personne. Ni ses parents, ni son frère, ni Sawyer n’allaient arrêter de l’aimer si cette soirée n’était pas parfaite. « T’es moche. » Else se retourna vers son frère qui se tenait au bout du corridor. Il l’avait surpris en train de se regarder dans le miroir. Elle lui tira la langue, comme une gamine. « Va aider Sawyer à défaire ses emplettes dans la cuisine au lieu de m’insulter. » Else prit les sacs cadeaux et se dirigea vers le salon. En passant à côté d’Henrik, elle laissa échapper : « C’est toi qui es moche. » Il éclata de rire. Elle était près du sapin quand il répondit « Non, c’est toi. » Les Tollefsen étaient deux enfants.

L’aubergiste rejoignit les deux hommes à la cuisine. Ils terminaient de défaire les paquets. Elle ne se proposa pas pour les aider comme ils n’en avaient plus pour longtemps. Elle s’installa plutôt sur une chaise face au comptoir. Else se détendait tranquillement. Elle réalisa qu’elle ne s’était pas assise depuis le début de la journée. Elle voulait en profiter un peu avant de commencer à préparer le dîner. « On ouvre une bouteille de vin tout de suite ou on attend que mes parents arrivent? » Peut-être que les deux hommes allaient préférer prendre une bière. Peu lui importait. Elle voulait juste se détendre un peu et rester tranquille un instant, avant que ce ne soit le moment de s’occuper du repas.  

@Sawyer Fallon

ft. Else Tollefsen
Christmas is back

Je l’aimais cette Else. Je crois que ça m’avait échappé une fois ? Enfin échappé… je crois que nous avions échangé ce niveau là de sentiment, en pleine conscience et avec grande impatience et plaisir. On partageait les mêmes petits plaisirs de la vie, la même manière de se parler, mais quand même toujours quelques différences et heureusement ! Je hochais la tête de l’affirmative, sans problème pour le tour sur le marché de Noël cette semaine. Sans problème si ça impliquait qu’on y fasse un tour avec sa famille. Ce serait une bonne idée de sortie, et puis, les Tollefsen étaient de la région, mieux encore, ils étaient de Brevik. C’était donc normal pour eux, qui ne passaient plus qu’épisodiquement par ici, de faire un tour dans la ville où ils ont toujours vécu, et où ils connaissent presque tout le monde j’imagine. En tous cas, voyant la capacité d’Else d’être appréciée de tous, je voyais bien qu’elle était connue depuis son plus jeune âge de certain commerçants et de la plupart des rares personnes que j’avais appris à connaître et à rencontrer depuis ma petite année et quelque par ici.

Ah mais oui c’est ça, il me semblait bien que je savais déjà un peu comment ça se passerait avec la récupération des parents à l’aéroport. Mais j’étais resté sur le fait qu’Else devait le faire à la place de son frère. J’imaginais tout de suite ce qui avait pu la retenir… De fait, lorsqu’elle a ouvert la porte de son auberge, tout y était, en place et parfaitement nettoyé, brillant, et allumé, les décorations de Noël, l’ambiance chaleureuse de la maison à son apogée en cette époque de l’année, les odeurs de cuisine qui contribuent pleinement à la réalisation de cette prouesse de la Tollefsen. C’était encore incroyable. « Top ! Super qu’ils aient pris le temps d’aller voir la famille ! » Et je le pensais vraiment. Ce n’était pas quelque chose que nous avions l’habitude de faire chez les Fallon : la famille. « Très bien ! » Et je m’exécutais direction la cuisine. Je posais les sacs, commençais à sortir l’ensemble de leur contenu, jusqu’à ce qu’Henrik me rejoigne. Je m’interromps, je lui souris lèvres serrées et lui tends une main chaleureuse. « Ca va bien Henrik ? » C’était la version détendue du gestionnaire d’hôtel qui avait fait business plus d’une fois durant l’année avec le plus jeune de la fratrie. Et en deux secondes le tour était joué, les produits rangés aux endroits appropriés. Else avait une partie des recettes en tête, moi certainement l’autre, on était parés à toutes éventualités en cuisine, nous qui y prêtions tant d’intérêt à ce petit art.

Les poignets appuyés au niveau de la ceinture, j’appréciais l’idée de la brune. « Oh c’est une bonne idée ça. » Certainement que ça me détendrait avant l’arrivée des parents de Else et Henrik. Et cette situation, là, tout de suite, au Koselig, n’était pas si extra ordinaire que ça. C’est que je passais quand même autant que je le pouvais par ici, et la plupart du temps, il y avait quand même deux Tollefsen sur deux. On avait pu apprendre à mieux se connaître tous les trois soit en étant impliqués dans l’aide et le fonctionnement de l’auberge, soit en prenant un repas tous les trois. Alors je me sentais assez libre de me diriger vers la petite réserve de vin de la cuisine pour en sortir une bouteille. « Blanc ou rouge ? » Demandais-je sans me retourner et en commençant à regarder à nouveau les étiquettes, que je connaissais pourtant bien maintenant ! Mais ça changeait parfois. La bouteille en main, direction le tire bouchon. « Vous avez prévu quelques un petit programme pour vos parents durant leur séjour ? » Ça pouvait être simplement de profiter les uns des autres sans rien faire d’extraordinaire ce qui serait déjà un super programme de mon point de vue ! Mais peut-être que ce serait un peu plus animé ? Je sortais trois verre, j’en profitais ! Else c’était assise et ça semblait être une bonne idée qu’elle le reste le temps que ses parents arrivent. Alors je m’activais, sans oublier la discrétion et le calme qui ne me quittaient jamais réellement. Service en cours, et… Et verres servis. « On porte quand même un toast ? » Lançais-je en regardant Henrik, je sentais qu’il était bien parti pour nous proposer un toast adapté. Mais peut-être que ce n’était pas une si bonne idée…?


@Else Tollefsen

else & sawyer
Christmas is back

Sawyer et Henrik acquiescèrent à son idée d’ouvrir une bouteille de vin. Le contraire l’aurait étonnée! Else regarda Sawyer se diriger vers la réserve de vin. Elle aimait le voir être à l’aise dans sa maison. Il n’avait pas passé tant de temps que ça ici dans la dernière année (en tout cas, pas autant qu’ils l’auraient voulu) et il y bougeait pourtant avec une aisance qui rassurait Else. Ça avait toujours été simple entre eux. Sawyer s’était immiscé dans son quotidien de façon tellement naturelle. C’était comme s’il avait été fait pour faire partie de sa vie. Voyant qu’elle s’était assise, il avait pris la bouteille, les coupes de vin et le tire-bouchon sans qu’elle ait eu le temps de bouger. Elle demanda du vin rouge et se retrouva bien vite avec sa coupe remplie devant elle. « On a prévu pas mal de temps en famille », commença-t-elle pour répondre à sa question. « Je veux passer le plus de temps possible avec eux, mais ils ont aussi pas mal d’amis à aller voir durant leurs vacances ici. Et puis je pense qu’on a un dîner prévu chez les Ollingsen le weekend prochain. » Contrairement à elle, les parents d’Else étaient sociables et avaient un très grand cercle d’amis. En étant à Brévik aussi rarement, ils avaient du temps à rattraper et chacune de leur visite était bien remplie.

« Un toast! À Noël, aux moments en famille et en espérant que ma soeur ait été généreuse et m’offre un gros cadeau qui vaut très cher! » Impossible qu’il soit sérieux plus de quelques secondes. Else rigola. « Tu n’as pas été sage cette année. Tu mérites des morceaux de charbon pour Noël. » C’était faux, bien entendu, et Henrik le savait. Même s’il était toujours en train d’embêter sa soeur, il lui rendait très souvent service et Else était chanceuse de l’avoir près d’elle. Un beau cadeau l’attendait sous le sapin! Else reprit le toast, plus sérieusement cette fois. « À Noël et aux beaux moments en famille qui nous attendent. » Leurs coupes de vin s’entrechoquèrent et ils prirent tous une gorgée. Au même moment, le téléphone d’Henrik sonna. C’était leur mère qui voulait les informer qu’ils étaient prêts à partir de chez Elias et Nora. Elle se demandait si Jarle et elle devaient prendre un taxi ou si un de leurs enfants pouvait venir les chercher. « J’arrive. » Henrik raccrocha et déposa sa coupe de vin sur le comptoir. « Cette coupe a intérêt à être encore exactement au même endroit à mon retour, c’est compris? Pas touche à mon vin. » Else fit oui de la tête. « Promis. » Un souvenir de leur jeunesse lui revint en tête. Quand ils étaient plus jeunes, si Else détournait la tête une seule seconde de son verre de jus ou d’eau, Henrik en profitait pour mettre du sel dedans juste pour embêter sa soeur. C’était le genre de taquinerie qui le faisait bien rigoler. Pas trop méchant, personne n’était blessé, mais juste assez stupide pour que ce soit drôle. Else était trop vieille maintenant pour faire ce genre de tour et, en plus, le vin avait trop de valeur à ses yeux pour le gâcher juste pour rire, mais l’idée lui était passée par la tête quand même. Il sortit de la maison, laissant Else et Sawyer seuls. « On passe au salon? » L’aubergiste tendit la main vers Sawyer et entrelaça ses doigts avec les siens. Elle l’attira derrière elle jusque dans l’autre pièce. Elle déposa sa coupe de vin sur la table basse et se blottit contre Sawyer. « T’es nerveux? » lui demanda-t-elle. Rencontrer les parents était toujours une grosse étape dans une relation. Else lui avait parlé en détails de ses parents et lui avait répété mainte fois qu’ils s’entendraient bien tous les trois. Elle comprenait tout de même que la rencontre puisse être un moment un peu anxiogène pour lui. Elle releva la tête et posa un baiser sur sa joue. « Ils vont t’adorer, je le promets. » Impossible que le contraire se produise. Else était heureuse avec Sawyer, elle l’avait dit souvent à ses parents. Ils allaient aimer celui qui faisait battre leur coeur de leur fille, elle n’avait aucun doute là-dessus.

@Sawyer Fallon

ft. Else Tollefsen
Christmas is back

Else me racontait les petits projets pendant que ses parents seraient en visite à Brevik. Et je comprenais bien la problématique de l’ensemble des personne à revoir durant leur passage par ici. C’est vrai aussi que, dans le cas d’un globe trotteur comme moi, on apprenait assez vite à être à l’aise dans des univers différents d’un jour à l’autre. C’est souvent grâce aux personnes sur place qu’on prenait plus nos aises, mais c’est aussi une question d’habitude. Se fondre dans le cadre, se rendre compte qu’en fait, on peut se sentir à la maison un peu partout quand il y a quelques conditions de réunies. Mais pas forcément des conditions liées à la bâtisse dans laquelle on se trouve. Disons des conditions émotionnelles, relationnelles, parfois pratiques : un verre de vin, un feu dans une cheminée, une chambre que quelqu’un a préparé avec soin. Ces éléments, ça me donnait l’impression d’être à la maison un peu partout. Le Koselif ne faisait pas exception à la règle. Il a même été très vite élu comme le lieu où je me suis senti le plus à l’aise le plus vite. Clairement et peu objectivement aidé par sa propriétaire… Ollingsen ? Pour l’instant ça ne me disait pas grand chose. Peut-être que j’avais croisé des personnes qui faisaient parties de cette famille mais sans avoir eu la chance d’entendre leurs noms de famille ? Puis il aurait fallut mémoriser…

Je levais mon verre à la proposition de Henrik. A force de le voir avec sa soeur, c’est vrai qu’on finissait pas s’habituer à son style d’humour. Ça me faisait sourire, même si au fond, j’étais toujours un peu sceptique que parfois, ce soit border line. J’arrivais pas à percevoir si ça allait amuser Else, ou la blesser. Parce que eh bien, je n’avais pas grandi avec eux non plus. Donc je n’avais pas le décodeur le plus précis du monde pour le langage Henrikien. Je souriais également en inclinant la tête et en levant le verre au toast de Else. Et c’était partie pour la petite dégustation de ce vin local, très chouette ! Seulement quelques secondes plus tard, Henrik mettait les voiles pour aller récupérer leurs parents. Je souriais encore à sa remarque. Il n’en loupait pas une, non vraiment, jamais ! J’imagine que ça avait du lui arriver plusieurs fois de partir et de ne pas retrouver ce qu’il avait laissé, pile poil à l’endroit où il l’avait laissé. C’est clair que je n’avais pas la même relation avec ma soeur. Est-ce que nous avions une relation pour commencer ? Pas réellement. Nous avions un lien de parenté, très fort certes, et le même sang dans les veines. C’était pas mal comme point commun ! Mais nous n’avions pas ce que Henrik et Else avaient. Et c’était pas grave ! Mais comme d’habitude, de voir ce que d’autres, dans quasiment les mêmes conditions que nous, peuvent avoir, ça engendre toujours un minimum de manque. Alors que… Alors que je pouvais la développer et la travailler cette relation si je le voulais, et la réalité, c’est que je ne m’y investissait pas tant que ça pour le moment.

J’acceptais sans un mot la proposition d’Else, appréciant ce petit moment que nous aurions tous les deux avant l’arrivée de leurs parents. Je la laissais me guider avec en souvenir la première fois que j’avais mis les pieds dans ces pièces. J’étais content de les traverser aujourd’hui avec la main de l’aubergiste dans la mienne. C’était quand même franchement mieux… Même si le Koselig s’en sortait très bien tout seul ! Le verre de vin sur la table, Else contre moi, je posais ma tête contre la sienne. Petit soupire de soulagement, de bien être, de confirmation que je suis au bon endroit, le bon jour. C’était bien là que je voulais être ce soir, pas ailleurs. J'aimais la simplicité de ce moment, de nos échanges. C'était juste... juste ce qu'il fallait... Si j’étais nerveux ? « Un peu… » Mais en réalité, je m’attendais à ce que ce soit vraiment plus dramatique. Je crois que, depuis la première fois que j’avais ‘rencontré les parents de quelqu’un’, j’avais quand même encore grandi. Et c’était tant mieux ! Else me rassurait, et l’ensemble de ses gestes y contribuaient à la perfection. Je souriais avec un léger rire, j’accrochais mes bras autour d’elle et caressais son bras d’une main franche. « Et je vais les adorer aussi j’suis déjà quasiment sûr… Disons que c’est toujours intimidant comme étape ? » Peu importe les caractères, peu importe le nombre d’années de relation que nous pouvions avoir. Mais au même titre que je suis assez vite à l’aise partout où je vais, je suis assez vite à l’aise avec les gens qui sont là où je suis. Ces gens qui étaient là avant moi. Et je m’y fais assez vite ! A leur culture familiale, à leur manière de faire, à leur humour, à leur registre de parole… Ah parce que oui, il y a de tout, et vous seriez surpris… « Je crois que c’est plutôt Henrik qui me fait stresser ! » Petit rire plus franc celui-là. Parce qu’il était capable de lancer des pics mais de manière assez ajustées dans le fond, pour lancer un sujet par exemple. Ou pour me tirer les vers du nez… Je crois qu’il aurait apprécié un monsieur un poil plus bavard pour sa grande soeur. Mais ça lui laissait l’opportunité de pouvoir en placer plus ? Des répliques ? « En tous cas le Koselig est nickel, tu as voulu mettre le paquet je vois, et tu as bien raison... C'est très beau en tous cas, comme d'habitude.» J’écrasais à nouveau ma tête contre celle de Else. « Et toi ? Hum ? Nerveuse ? » J’espérais que non, puisque tout était si prêt, et l’auberge apprêtée, qu’il n’y avait pas de raison ! Ou bien alors je ne connaissais pas si bien Else que je l’imaginais ? C’est que je lui ai même pas demandé comment elle allait en arrivant… C’était pas terrible Mr Fallon…


@Else Tollefsen

else & sawyer
Christmas is back

Henrik était parti chercher leurs parents chez les Olligsen, laissant Else avoir un peu de temps seule avec Sawyer. Ils étaient allés s’installer au salon. Le verre de vin d’Else avait rapidement été déposé sur la table basse pour profiter de la chaleur réconfortante des bras de son amoureux. Sawyer était un peu nerveux. Elle aussi d’ailleurs. La rencontre officielle du copain et des parents était toujours une étape importante pour Else. Cette fois-ci, elle savait très bien qu’elle n’avait pas à s’en faire. Ses parents allaient aimer Sawyer. Sawyer allait aimer ses parents. C’était clair dans sa tête que ça ne pouvait pas se passer autrement. Alors pourquoi cette étrange nervosité ne la quittait pas depuis ce matin? Else eut un léger rire quand Sawyer mentionna son frère. « Tu as raison, c’est vraiment de lui que tu devrais avoir le plus peur!  » Henrik avait ce drôle d’humour qui faisait en sorte qu’il était toujours en train de charrier les gens qu’il aimait. Sa soeur en faisait les frais depuis qu’ils étaient petits et Sawyer avait eu l’occasion, lui aussi, d’avoir droit à ce traitement depuis bientôt un an. À force de le côtoyer, on s’y habituait.  

Else enfouit son visage dans le cou de Sawyer. Elle avait envie de profiter un peu de ce moment d’intimité. Même si la présence du beau brun la rassurait, elle n’était pas encore tout à fait détendue. Sawyer complimenta l’état du Koselig et elle sourit. Elle avait passé les derniers jours à faire et à refaire le ménage ainsi qu’à installer des décorations de Noël un peu partout. Else ne savait pas si Sawyer avait senti sa nervosité ou s’il lui relançait seulement la question qu’elle lui avait posée plus tôt, mais il lui demanda si elle était nerveuse. Elle soupira. « Je me mets beaucoup de pression depuis quelques jours pour que tout soit parfait. Je veux que la maison soit parfaite pour le retour de mes parents, je veux être une bonne hôte pour ce soir, alors que je n’ai personne à impressionner. La maison pourrait être en désordre et je pourrais commander de la pizza pour le dîner et personne n’arrêterait de m’aimer. Je sais que je n’ai pas besoin d’être irréprochable et que je n’ai rien à prouver. Je ne sais pas pourquoi je me sens comme ça, c’est stupide.  » Ce côté perfectionniste d’elle, Else ne l’avait pas montré souvent à Sawyer. La douce jeune femme avait, bien malgré elle, un grand besoin de plaire. Être une bonne hôte était important pour elle dans son emploi au Koselig, pour que ses clients apprécient l’expérience et aient envie de revenir, mais elle n’avait jamais remarqué qu’elle transposait aussi ce besoin dans sa vie personnelle. Ce n’était qu’aujourd’hui qu’elle réalisait pleinement qu’elle voulait être irréprochable dans toutes les sphères de sa vie. Elle avait passé des heures à éplucher le web à la recherche de cadeaux parfaits pour Sawyer, ses parents et son frère. Elle avait passé des heures à préparer le menu parfait pour le repas de ce soir et elle avait aussi passé des heures à tout préparer pour que la maison soit en parfait état. Résultat? Il était encore tôt et elle était déjà épuisée, avant même que la soirée ne soit commencée. Else releva la tête vers Sawyer. « Est-ce que tu m’aimerais même si la maison était sale et que je te servais de la pizza du resto du coin?  » Alors qu’elle laissait paraître l’image d’une femme indépendante, Else avait parfois le besoin d’être rassurée. Juste un peu…


@Sawyer Fallon

ft. Else Tollefsen
Christmas is back

Même sans avoir d’histoire sombre ou gênante à raconter pour donner de quoi alimenter le moulin à farce, Henrik, c’était toujours mieux de l’avoir dans sa team qu’en adversaire. Mais là, tout le monde était dans la même équipe. Enfin il me semble ? On était tous, surtout le frère et la soeur évidemment, contents de savoir que leurs parents allaient bien et qu’ils passaient les fêtes parmi nous. Mais… soupire imaginaire. Le stress de la rencontre. Inévitable. Je prenais une grande respiration silencieuse pour m’aider à accepter l’idée que je ne pouvais pas gérer ce stress autrement qu’en acceptant qu’il soit là. Super utile, pas vrai ? En revanche, Else, pourquoi semblait-elle soucieuse ? J’ai commencé à tilter simplement après avoir retourné la question. J’étais passé à côté de ce détail ultra important à cause de ma nervosité ? Petite flagellation imaginaire. J’étais déçu, de moi-même, de ce manque d’intérêt, tout ça à cause de… d’un petit stress ? Else confirmait ce qui venait de se passer dans ma tête. Une pression plus importante à cause de la fin d’année qui approche, de tout ce que ça implique pour elle, le Koselig. Elle parlait, très ouvertement, très à l’aise. Ça me rassurait de voir, qu’au moins, depuis l’année dernière, si je n’arrivais toujours pas à lire en elle en un clin d’oeil, elle savait que c’était possible de parler de toutes ces choses sans crainte.

En fait, je trouvais ça super attentionné comme type de pression. Ça ne me surprenait pas de la part de l’hôte, connaissant son caractère, et en même temps, je comprenais que ce soit désagréable pour elle. Quand j’entendais ‘stupide’ j’ai pas pu retenir un non de la tête, posée sur la sienne, histoire qu’elle voit bien que ça je ne pouvais pas lui laisser passer. Oh. Ah ! Une question fort intéressante… Si c’est à Henrik qu’elle était destinée, Else aurait eu quelque chose du style : « Bien sûr que non, jamais, comment le pourrais-je ?! » Tentative de version art dramatique. Sauf que je savais pas faire ça, avec suffisamment d’humour dans le ton pour être sûr que ça ne cause pas de dégât à l’arrivée. Alors j’ai commencé par hocher la tête rapidement, et un peu grossièrement pour presque que ça devienne lourd pour Else qui se cachait contre moi. « Je crois que je t’aimerais quand même, ouaip… » Ca pouvait sonner comme de l'humour, parce qu'il y en avait un peu dans la formule, mais c'était très sérieux comme réponse ! Petite pause avant d’étoffer ma réponse. « En revanche si la mécanique c’est pas possible pour toi, ça me paraît compliqué d’aller plus loin… » Et là, j’espérais bien lui arracher un sourire, pourquoi pas un rire ? Je crois que tout Brevik savait que la mécanique et Else, ça faisait à peu près 28…! Je la serrais davantage dans mes bras avant de continuer sur cet élan, qui me décentrait tellement que j’en oubliais le stress, le jour qu’on était, ce pourquoi j’étais là, mis à part : être avec Else. « A part quelqu’un de beaucoup trop attentionné, prévoyante, respectueuse… De sa famille, mais aussi de ses clients, et au final un peu d’elle-même, parce que cette exigence te rend fière de ton travail. Pas vrai ? Enfin j’espère ? Non parce qu’il faut être fière de ce que tu fais, Else. Tu le fais si bien, avec tellement d’amour que les Smith ne savent plus où passer la Saint Valentin… Bref, à part tout ça, je ne vois pas d’autre option concernant la pression du moment. » Si j’avais bien compris l’an dernier, il y avait ce couple qui, depuis leur découverte de Brevik et de l’auberge de mon Else, ne s’intéressait plus à ce que les autres destinations pouvaient offrir. Et j’étais de loin l’un des mieux placé pour comprendre ce qu’ils vivaient à chacun de leur passage… « Mais c’’est jamais agréable la pression, je te comprends, vraiment. »  J’étais bien, là comme ça, sans bouger. « Si ça peut t’aider à te prouver à toi même que tu es encore capable d’être détendue et à l’aise même pour recevoir tes parents, on peut aller se déguiser avant leur arrivée… » Semi blague. Je n’en serai jamais capable ! En revanche j’espérais beaucoup que ça ravive en Else cette petite étincelle du : c’est pas grave, qu’est-ce qui est vraiment grave ? Rien. Surtout pas ce soir, surtout pas alors que tout va bien, que la soirée va juste être super sympa même si on ne fait pas la vaisselle ce soir, même si on oubli de secouer la nappe ou encore qu’on renverse du vin dessus. Au fond ? Tout allait bien, et surtout, le plus important : tout irait bien !

J’avais fini par attraper l’une de ses mains, et on jouait avec nos pouces. Je dois dire que Else avait une certaine poigne et une vivacité qui lui permettaient de gagner un peu trop facilement à ce petit jeu qui avait pris tout seul, sans vraiment qu’on se propose de le lancer. C’était quoi ? Le vélo au lieu de la voiture ? La gestion des poiles et autre ustensiles difficiles à manier en cuisine ? « Ah non mais c’est pas possible ! Else ! » Elle écrasait encore mon pouce comme si c’était rien du tout. Jusqu’à ce que je finisse par décoller ma tête de la sienne lorsque j’ai entendu le bruit de la voiture. Je regardais la brune, les yeux ronds, les lèvres pincées. « Oupla… » un oupla qui voulait dire : c’est partie ? Pour de vrai ? « Ça va aller. Mais si mais si… » C’était pour l’aubergiste ou pour moi ? Dans la petite montée de stress qui se traduisait par une mini boule au fond du ventre, je fonçais les yeux fermés, mon visage contre celui de Else. Un petit bisou, pas le temps de m’attarder parce que ça commençait à me prendre un peu de souffle la gestion de ce stress soudain. Un autre... Parce que quand même, ça n'avait pas de prix et c'était extrêmement rassurant... Et dans un dernier souffle joueur : « Je me vengerai plus tard, je n’oublie pas ! » Oh non je n’oubliais pas cette défaite… ni aucune autre d’ailleurs ? Une fois debout, j’attrapais le bout des doigts de Else le temps qu’on se dirige vers la porte d’entrée.


@Else Tollefsen