when life takes on a fresh start.

L’automne était probablement ma saison préférée, surtout ici à Brevik. Les parcs municipaux et régionaux s’habillaient de leur plus belle couleur. Nous nous amusions aussi à nous vêtir de tons similaires et l’ambiance générale devenait de plus en plus festif. D’ailleurs, certains pensaient déjà à ce qui allait suivre, ce qui allait permettre à Brevik d’être rouge, vert et dorée. Quoiqu’il en soit, beaucoup pouvaient donc remarquer mon plus grand sourire et ma joie lorsque je me promenais en ville ou pendant mes heures de travail. Je remarquais également l’atmosphère pas si différent que celui que bon nombre de norvégiens connaissaient. Bref, voilà l’automne qui revient, douce saison orangeâtre, presque rougie par cette magie, une transformation marquante. L’histoire de Brevik continue de s’écrire, celle que j’aimais imager, imaginer, voire raconter et montrer. Chacun a une partie à conter.

Simple routine qui nous colle à la peau, on l’aime ou on la déteste. Il n’y a pas d’entre-deux, pas de négociation possible. Alors on suit le cours. Le pas de l’appartement passé, remplie d’enthousiasme et vêtue d’une tenue décontractée, jean, t-shirt et blouson noirs, mes baskets foulaient le trottoir. Marcher, qu’est-ce que j’aimais ça. Ça nous laissait le temps d’observer l’horizon et l’environnement qui nous entoure. On ne se sent quasiment jamais seul ici à Brevik, on trouve toujours une tête familière dans le coin. L’essentiel étant que chacun y trouve son compte. Cela faisait quasiment toute ma vie que je me trouvais à Brevik et les environs, outre les trois années passées en Norvège et les quelques autres à l’autre bout du pays nord-américain. Alors ce petit coin si naturel qu’est Brevik, avec autant de hauts que de bas, je le connaissais par coeur. C’est pourquoi lors de mon retour ici il y a maintenant dix ans, j’étais plus que ravie de retrouver ces fameux têtes plutôt familières. Justement Jakob en faisait partie, que j'avais l'impression de connaître depuis une éternité. J’allais le rejoindre d’ici peu là où le sucré et le salé de mariait plutôt bien, un lieu que j’appréciais tout particulièrement et là où on pouvait passer un très bon moment, je n’en avais aucun doute avec Jakob, grand ami, quelqu’un que j’appréciais.

Quelques minutes plus tard, j’arrivais à destination. Le sourire arboré, comme habituellement, je repérais rapidement mon ancien camarade, les pensées noyées dans la caféine qui l’accompagnait. "Hey ! Ça va et toi comment vas-tu ?" le saluais-je "Oui c'était tranquille, presque comme d'habitude !" lui répondis-je pendant cette agréable étreinte alors que je venais d'apparaître près de lui qui venait de se lever. Puis je pris place face à lui. Son café avait l'air bien bon et réchauffant, bien utile en cette période qui annonçait celle qui allait être frigorifiant dans la région. Habituel atmosphère qui parfois nous caresse, parfois nous agresse, le tout sous une légère paresse. Bref, il n'y avait rien de mieux, alors je faisais comprendre que j'allais emprunter le même chemin. "Tu as déjà pris un café ! Quelle bonne idée. Je vais te suivre mais avec un crème!" Je trouvais ça meilleur. "Alors quoi de neuf ? Le port est toujours animé, outre les fameuses et bruyantes pièces mécaniques quand elles ne sont plus dans tes mains ?" lui demandais-je, toujours intéressée de savoir comment se déroulait les journées de mes plus proches amis.